Sophie Martin, professeur de dessin et peinture dans l’association l’Artboretum, invite tous les ans Wong Wa qui allie peinture moderne et calligraphie
C’est lors d’un stage de peinture chinoise traditionnelle au musée Guimet, à Paris, que Sophie Martin a connu Wong Wa. Depuis 2014, il vient,
chaque automne, pour encadrer un stage de trois jours, dans le cadre de l’association l’Artboretum. Pour mieux préparer les élèves,
Sophie Martin propose des stages d’initiation à la peinture chinoise lors des vacances de février, de Pâques et d’octobre.
École de Shangaï
Wong Wa est né en 1953 à Fujian, province du sud-est de la Chine. Avec des parents enseignants et artistes, il a très vite baigné dans le monde des arts.
Dès l’adolescence, il commence son apprentissage auprès de grands artistes spécialisés en peinture, calligraphie, gravure de sceaux, sculpture et peinture occidentale.
Mêlant recherches créatives et enseignement à l’école des Beaux-Arts de Hong Kong, il approfondit sa connaissance de la calligraphie et des sceaux,
avant de s’envoler pour la France, en 1984. Artiste aux multiples facettes, Wong Wa enseigne depuis de nombreuses années dans des écoles et institutions
telles que le musée Guimet.
« Dans ce stage, cette fois, on travaille sur l’École de Shangaï, courant de peinture très important allant de la fin du XIXe siècle au début de XXe siècle,
dont le leader est Men Bo Rian. Ce style allie traditionnel et modernité » , explique l’artiste, précisant que c’est l’ouverture de Shanghai au monde
occidental qui a fait naître ce style.
Un dialogue dans les peintures
Dans ces stages de peinture chinoise, l’artiste aux 6 000 œuvres présente et explique tout d’abord aux élèves le thème sur lequel il a porté son choix.
Il procède ensuite à une démonstration, avant de laisser les peintres amateurs reproduire une œuvre de maître, à l’encre et aquarelle chinoise sur du papier de riz.
« Dans la peinture traditionnelle, il y a quatre composantes : le poème, la calligraphie, la peinture et le sceau, c’est-à-dire la signature, indique-t-il.
Dans certaines d’entre elles, nul besoin de poème, la peinture se suffit à elle-même.
Dans d’autres au contraire, le poème prend plus de place. Et parfois, certains artistes laissent volontairement de la place pour que d’autres ajoutent
à l’œuvre leur poème, calligraphie et sceau. Ainsi la vie des peintures continue dans une espèce de dialogue. »